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mpOC | Posté le 15 janvier 2012
Henri Houben, économiste marxiste, membre du conseil scientifique d’Attac Wallonie-Bruxelles a rédigé il y a quelques mois une critique assez dure des options de la décroissance. Ce document a suscité un premier contre-argumentaire. Les deux textes ont été publiés dans le n°3 de la revue "Mauvais sang" éditée par les Editions Aden et sont disponibles sur leur site. Nous vous proposons ici la version complète de la réaction de deux membres du mpOC, Bernard Legros et Alain Adriaens.
Sur base d’une analyse marxiste plutôt classique et à partir de sources un peu tronquées de ce que sont les idées des partisans de la décroissance, Henri Houben a écrit une dure attaque contre les options politiques et théoriques qui sont à la base du projet des objecteurs de croissance.
Sans adopter un ton aussi polémique, deux membres du mpOC ont précisé ce qu’est et aussi ce que n’est pas l’objection de croissance.
Il est clair que la logique anti-productiviste de l’objection de croissance provoquera encore bien des résistances dans les milieux de la gauche traditionnelle.
Ceux qui ont compris l’impasse dans laquelle s’enfoncent nos sociétés sont trop peu nombreux pour les laisser s’opposer sur des jugements erronés. Il importe donc de présenter sans biais ce que les objecteurs de croissance défendent vraiment, car il serait dommage que des économistes progressistes comme Henri Houben créent des adversaires imaginaires là ils devraient trouver des alliés. Il y a certes des différences importantes entre le projet des objecteurs de croissance et celui d’un marxiste assez orthodoxe comme semble l’être Henri Houben, mais elles ne situent pas là où il les place.
Il est certain que les objecteurs de croissance sont des défenseurs parfois passionnés de leur projet, mais ils n’ont pas l’habitude d’excommunier leurs (nombreux) détracteurs. La plupart font preuve d’un syncrétisme philosophique qui est tout à leur honneur : si pas marxistes, anarchistes ou libéraux, en tout cas influencés par le marxisme, l’anarchisme et le libéralisme politique (laïcisation de la société, habeas corpus, droits individuels et démocratiques, etc.). Ils y puisent concepts et analyses qui en retour nourrissent leur objection à la croissance. Les menaces planant sur l’avenir de l’Humanité et des écosystèmes naturels sont parfois dénoncées avec feu, mais cela ne signifie pas que ceux qui ne vont pas exactement dans la même direction ou aussi loin dans leur dénonciation du système productiviste dans sa variété néo-libérale soient accusés de complicité. Les objecteurs de croissance regrettent souvent un manque de lucidité. Ils les mettent sur le compte, non d’un aveuglement intellectuel, mais souvent de la peur de changements remettant en cause le mode de vie et la vision du monde de chacun. Cependant, il est déjà un point sur lequel nous sommes bien d’accord avec Henri Houben : ce n’est pas la Terre que « les dirigeants de ce monde mènent droit dans le mur », mais bien les peuples qui habitent cette planète.
1. « Une théorie floue, mal définie, avec des attentes contradictoires »
Il est plutôt vrai que l’objection de croissance ne dispose pas de théorie claire, unique et bien définie. Nous pouvons cependant citer l’économiste Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) comme une solide référence scientifique et théorique de la décroissance [1]. Que nous ne possédions pas de « bible », nous considérons cela plutôt comme une qualité. De plus, l’élaboration collective et progressive d’un projet qui accepte toutes les bonnes idées est une excellente manière d’avancer. En cela Entropia, la revue d’étude théorique et politique de la décroissance, est également un outil précieux qui, contrairement à ce que prétend Henri Houben, apporte bel et bien des « propositions concrètes et détaillées ». Les objecteurs de croissance reconnaissent d’ailleurs ne pas livrer un projet fini clef sur porte car ils veulent construire d’abord une matrice, un creuset dans lequel les alternatives peuvent être pensées et expérimentées. Précisons toutefois que, si les objecteurs de croissance contestent la pertinence du concept de PIB, ce n’est pas lui dont ils contestent la croissance mais bien la croissance des productions et consommations de produits (en sachant que « les services », dont la croissance est parfois souhaitable, ne sont pas sans coûts matériels cachés). Les chercheurs universitaires qui s’attaquent à l’indicateur pervers qu’est le PIB sont nombreux. Les indicateurs alternatifs au PIB le sont tout autant. La position la plus sage est sans doute de considérer qu’aucun indicateur, aussi synthétique soit-il, ne peut résumer la situation de groupes humains. La sagesse est donc d’en considérer plusieurs en sachant que la pondération des paramètres qu’ils incorporent est toujours subjective. Ainsi, l’un de nous éprouve une affection particulière pour le coefficient de Gini qui mesure les écarts de la répartition de la richesse dans un pays. La multiplicité des approches de l’objection de croissance que cite Henri Houben est réelle, mais il doit cependant faire attention aux dates des études ou ouvrages qu’il prend en compte : l’évolution de la pensée de l’objection de croissance est rapide et des positions défendues par certains il y a quelques années sont aujourd’hui parfois profondément modifiées et une certaine unification (sans unité, heureusement) se précise. Ce mouvement est d’ailleurs parallèle aux multiples « conversions » (entre guillemets auto-ironiques accentuées) auxquelles on assiste régulièrement, tant d’écologistes déçus de ce que devient le développement durable que d’intellectuels de gauches convaincus des impasses du productivisme.
2. « On passe aisément de la critique d’une position à la position diamétralement opposée. »
Sans avoir peur (comme beaucoup) du mot « décroissance », le point de vue que nous essayons de présenter est d’abord celui des « objecteurs de croissance ». Ce courant de pensée ne veut pas voir tout décroître mais bien ce qui est inutile, dangereux ou – et c’est ici que cela devient polémique – ce qui prive d’autres humains du nécessaire pour une vie digne et libre. Le philosophe britannique Bertrand Russell avait perçu intuitivement cette dernière dimension, déjà en 1928 : « [Or] je dois estimer comme justifiable a priori de priver une personne du confort afin de fournir à une autre le nécessaire […] car priver un homme du nécessaire constitue une plus grande atteinte à la liberté que l’empêcher d’accumuler le superflu. » [2] Quand on passe à la concrétisation de la formule gandhienne du « vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre » cela remet en cause bien des privilèges (parfois inconscients et allant de soi) en Occident. Donc, il est vrai que l’on propose de voir décroître dans les pays développés bien des consommations et des productions afin que les pauvres de chez nous, les peuples du Sud et les générations à venir puissent voir leur bien-être croître ou ne plus décroître. Cette solidarité au cube, comme l’ont appelée certains, est parfois en contradiction brutale avec des discours ou des promesses tenues aussi par d’autres qui se disent progressistes ou de gauche. Il y a là une vraie opposition avec la pensée que reflète Henri Houben et la lourde tâche des objecteurs de croissance sera notamment de dialoguer avec les forces syndicales et représentatives du monde du travail pour convaincre qu’il est des promesses de « plus de pouvoir d’achat » ou de « plus d’argent de poche » qui sont en fait soit des illusions, soit des pièges infernaux, soit des manifestations d’égoïsme de groupes privilégiés.
3. « Une erreur de diagnostic sur le contenu de la croissance et du PIB. »
Le troisième paragraphe de l’argumentaire d’Henri Houben étant assez technique, nous n’y répondrons pas en détail, mais nous dirons simplement que s’il est vrai que le PIB est un bon indicateur pour le système capitaliste, la volonté de sortir de ce système mortifère condamne à nos yeux l’indicateur PIB plutôt qu’il ne le réhabilite. Une analyse économique qui se rapproche des raisons pour lesquelles les objecteurs de croissance trouvent très peu pertinent le PIB est celle de Bruno Kestemont publiée dans la revue Etopia n° 8, « Autour de Tim Jackson, inventer la prospérité sans croissance » et intitulée « La place du marché dans l’économie belge ». Il y est démontré que, dans une conception élargie de l’économie, le marché représenterait en Belgique moins d’un septième des flux de biens et services. Cette donnée à première vue étonnante montre bien que la volonté des objecteurs de croissance d’élargir la sphère de l’autonomie n’est pas une utopie mais une possibilité déjà réelle, mais en opposition frontale avec les ambitions du capitalisme.
4. « La croissance n’est pas au centre des objectifs capitalistes. »
Ce titre du quatrième paragraphe d’Henri Houben est cette fois vraiment en contradiction avec l’analyse que les objecteurs de croissance font de ce système. Contrairement au marxisme qui n’en voit que deux, les objecteurs de croissance pensent qu’il y a trois acteurs économiques : les travailleurs, les entrepreneurs et les capitalistes (rentiers). Certes, au XIXème siècle, il y avait souvent fusion entre les deux dernières catégories, mais ce n’est plus le cas majoritairement aujourd’hui. Le capitaliste est celui qui a de l’argent en excès et peut le prêter contre intérêt là où il manque, c’est-à-dire dans les entreprises naissantes ou qui veulent se développer ainsi que dans les ménages où l’appétit de consommation pousse aussi à s’endetter. Les capitalistes se sont attachés la soumission des managers des multinationales grâce au subterfuge des stock-options qui en fait de mini-actionnaires attachés à la rentabilité boursière plutôt qu’à la santé économique de leur entreprise. Ce système parasitaire [3] ne peut se maintenir que par la croissance qui oblige entrepreneurs et consommateurs à emprunter et donc à engraisser le capital. Non seulement celui-ci a conquis de nouveaux territoires (aujourd’hui quasi le monde entier), de nouveaux secteurs (privatisation des services publics aujourd’hui en cours) mais doit pour continuer sa progression cancéreuse s’appuyer sur une croissance économique sans fin. Ce que les marxistes orthodoxes ne comprennent peut-être pas encore tous, c’est qu’en remettant en cause la croissance, c’est le capitalisme lui-même que les objecteurs de croissance espèrent assécher et mettre en déroute, ce à quoi a échoué le mouvement ouvrier depuis 150 ans. Quant au rôle joué par les masses (de moins en moins) laborieuses et (de plus en plus) consuméristes, l’analyse des objecteurs de croissance est plus nuancée que celle d’Henri Houben. Nous pensons qu’elles ont leur part de responsabilité dans l’involution en cours, car aucun système ne tiendrait sans la soumission, volontaire ou non, de la grande majorité. Pour paraphraser le sociologue Alain Accardo, le « mal » n’a pas seulement la forme d’une megamachine capitaliste extérieure aux individus, mais est inscrit au plus profond des dispositions intérieures des individus ; c’est ainsi qu’ils adhèrent, spontanément ou poussés par l’idéologie dominante, aux valeurs du capitalisme et agissent dans le sens de ses intérêts. Sans entamer une socioanalyse (A. Accardo, 2003), nous avons peu de chance de nous débarrasser un jour de la chape de plomb.
5. « La critique n’est plus centrée sur les rapports sociaux, mais techniques. »
Il ne faut pas confondre les objecteurs de croissance avec les tenants du capitalisme vert : notre critique est bien sociétale et pas seulement technique. Certes, nous montrons souvent que la technique est dévoyée au service du profit et non plus orientée vers l’intérêt collectif, mais le combat ne vise pas à changer de techniques mais bien à changer de société. Henri Houben propose, lui, de changer de propriétaires des moyens de production pour que tout change. Cependant, l’expérience du socialisme existant, que ce soit en URSS & Co ou en Chine, montre que :
1. Primo, le productivisme d’Etat est tout aussi néfaste que le productivisme néo-libéral. L’exemple de la mer d’Aral est édifiant. Certes, son assèchement (relatif) ne fut pas la conséquence de la recherche du profit par les dirigeants de l’URSS dans les années ’50, mais d’une planification censée servir les intérêts du peuple. Néanmoins le résultat est sans appel : ce qui est arrivé à la mer d’Aral est une catastrophe écologique et sociale sans nom, quelles que furent les intentions de départ.
2. Les marxistes orthodoxes oublient souvent qu’aucune technologie n’est a priori neutre en soi. La technoscience porte en elle un modèle de société bien précis, hyper-industriel en l’occurrence, avec son cortège d’aliénation au travail, d’hétéronomie généralisée, de prédation des ressources et de dégradation des écosystèmes.
3. L’objection de croissance attaque ailleurs et plus va loin : ce n’est pas la propriété des moyens de production qu’elle veut modifier mais le sens même de cette production, son utilité sociale, les conditions de travail avilissantes qu’elle impose aux salariés, les horaires insensés et le chômage de masse qu’elle promeut pour déséquilibrer en sa faveur le rapport de force entre travail et capital. Nous sommes totalement sur la même longueur d’onde que les marxistes orthodoxes quand ils luttent contre la privatisation des services publics mais nous nous en détachons quand ils croient que nationaliser les entreprises changerait quoi que ce soit à la logique productiviste et travailliste du système. Nos chemins divergent donc là (mais nous n’ostracisons pas pour cela ceux qui croient en d’autres voies).
6. « Une lutte contre les modes “productivistes” ? »
Ce très long paragraphe semble avoir pour but de démontrer que le socialisme n’est pas nécessairement anti-écologique, ni automatiquement productiviste. Nous pouvons être d’accord, tout comme avec le fait que le capitalisme sous sa forme impérialiste a dévoyé l’expérience qui a débuté en Russie en 1917. Mais le passé est le passé, l’expérience a échoué et les enseignements que l’on peut en tirer montrent que, si l’on veut aller vers quelque chose qui réponde aux aspirations de justice sociale du socialisme du XIXème siècle, d’autres voies d’accès sont à explorer. Et du socialisme, il faudra retenir d’autres approches que celles, allemandes, qui se sont imposées fin XIXème et au XXème siècle et, par exemple, se souvenir des intuitions du socialisme à la française (Fourrier, Leroux, Proudhon, Saint-Simon). Tout cela a fort vieilli, mais il reste du bon à retenir. D’ailleurs, ne voit-on pas qu’à propos des buts de l’économie, d’Engels à Keynes en passant par la sagesse antique d’un Aristote, le respect du vivant, le rejet de la cupidité (la chrématistique), la valorisation du temps libre, de l’autonomie, de la créativité de chacun, de la culture et de la recherche du sens de la vie sont des objectifs oubliés dans nos sociétés dont le but unique consiste en l’accumulation de choses mortes, d’objets censés apporter le bonheur égoïste à l’homo œconomicus. Pour les objecteurs de croissance, l’économie doit donc redevenir un moyen au service de la société et non plus un objectif en soi4. Ils prônent une vie riche plutôt qu’une vie de riche. Les objecteurs de croissance ne dénigrent pas les valeurs à la base du socialisme mais bien la soumission de celui-ci au productivisme, que ce soit sous ses formes communistes ou social-démocrates. Le socialisme n’est pas l’ennemi.
7. « Un retour à la petite production marchande ? »
Ce septième paragraphe montre le mieux la mécompréhension d’Henri Houben sur ce qu’est l’objection de croissance. Ainsi, le fait que nous prônions la relocalisation, la décentralisation, la création de petites entreprises autonomes, autogérées, est un moyen d’atteindre aujourd’hui plusieurs objectifs :
1. préserver l’environnement des effets néfastes d’une production mondialisée avec transports à longue distance et donc polluants ;
2. enrayer l’obsolescence organisée ;
3. créer des expériences de production à l’écart du système capitaliste qui, certes, ne provoqueront pas immédiatement son effondrement, mais y contribueront à leur mesure par leur multiplication (l’économie sociale, le mouvement coopératif, le mouvement mutualiste à ses débuts n’ont rien tenté de faire d’autres) ;
4. imaginer des modes de démocratie économique encore à développer.
Ceci ne veut pas dire que nous imaginons sept (et bientôt neuf) milliards d’humains vivant uniquement avec un tel modèle d’entreprises. Il y aura encore, à perspective humaine, un marché avec des échanges monétarisés. Les monnaies alternatives – surtout lorsqu’elles sont fondantes et donc non capitalisables – sont un moyen de promouvoir les productions et consommations locales, mais pas une alternative au système global. Par contre, cette économie avec marchés ne doit pas rester une économie de marché où toutes les règles sont imaginées pour maximiser les profits de quelques-uns. La question de la redistribution est donc importante, c’est pourquoi les objecteurs de croissance explorent aussi la voie de l’allocation universelle. Pour ce qui est de l’organisation des sociétés, les objecteurs de croissance sont certes anti-autoritaires sur beaucoup de points, mais ils savent que l’État protège les faibles contre les puissants. Donc pas d’État minimal pour les objecteurs de croissance, qui considèrent les libertariens comme les pires des capitalistes. Nous voulons un État – ou plutôt des pouvoirs publics bien contrôlés par la population avec une démocratie bien plus participative – fort empêchant dans un premier temps les propriétaires des moyens de production d’externaliser leurs nuisances. C’est ce que nous décrivons comme le mieux d’État. Mais Henri Houben devrait savoir cela, et nous sommes étonnés qu’il confonde la société future que les objecteurs de croissance veulent contribuer à construire avec les îlots de résistance et de survie que certains tentent d’installer au milieu de l’océan capitaliste déchaîné. Les objecteurs de croissance n’ont rien à voir avec le mouvement survivaliste.
8. Conclusions
Sur base d’une lecture erronée de ce qu’est l’objection de croissance, Henri Houben conclut que le projet des décroissants n’a aucun bien-fondé. Sur base d’une telle lecture, nous aurions sans doute la même conclusion. Mais il part là d’une invention, mal éclairée par une lecture partielle ou dépassée de ce qu’est l’objection de croissance. Contrairement au marxisme, celle-ci n’a pas la prétention d’affirmer une téléologie, et certainement pas celle, symétrique à la croissance infinie, d’une décroissance infinie qui n’aurait aucun sens. Bien que s’appuyant sur les recherches scientifiques, l’objection de croissance n’a pas de caractère intrinsèquement scientifique, et pour cause : la politique est affaire d’idéologie, de délibération et d’organisation, pas de science. Quand Henri Houben écrit que « les connaissances scientifiques évoluent et permettent de résoudre d’anciennes difficultés », il tombe dans le scientisme le plus dur, celui qui prévaut depuis deux siècles et qui a, parallèlement à d’autres facteurs, mis l’humanité au bord du gouffre. Il y a donc un grand travail de diffusion de nos idées à réaliser.
Alain Adriaens & Bernard Legros, membres du mpOC.
[1] Cf. Jacques Grinevald, Nicholas Georgescu-Roegen et le “message terrestre” de la décroissance in Entropia n° 10, printemps 2011, pp. 135-154.
[2] Bertrand Russell, Essais sceptiques, les Belles Lettres, 2011, p. 185.
[3] De plus en plus parasitaire : la ponction du capital sur la richesse créée est passée de 25% à 35% en trente ans. Certains, comme Serge Latouche, prônent même la sortie pure et simple de l’économie