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mpOC | Posté le 26 juin 2014
Edito
Le mpOC : toujours aussi nécessaire
Le temps des élections est derrière nous. C’est l’occasion d’une nouvelle mise en perspective de notre travail. Que retenir de cette période de « débats » ? Qu’envisager pour notre travail futur ? Que dire du mpOC ?
Je me lance en sachant que la réflexion que je propose ici n’est qu’une étape de celle qu’il nous faudra, à mon sens, construire collectivement.
Les dernières élections ont dévoilé plusieurs faits nouveaux en même temps qu’elles ont montré l’indécrottable manie des grands médias à inscrire la réflexion politique dans ce qui est usuellement et médiatiquement admis aujourd’hui encore comme axe incontournable. On nous a rabâché la même chose que par le passé en l’inscrivant dans un seul et même enjeu, celui de damer le pion à la NVA, le nouveau grand méchant loup (du moins pour certains francophones particulièrement wallons).
Si deux nouvelles structures non-productiviste se sont présentées aux dernières élections (je fais ici bien évidemment référence au rassemblement R et au mouvement Vega), si le mpOC a pu constater, notamment lors du débat préélectoral qu’il a organisé, que les idées de l’objection de croissance sont aujourd’hui mieux connues et plus appréciées qu’aux élections précédentes, nous pouvons observer que l’abîme abyssal entre nos analyses et celles ressassées par les grosses structures persiste. A cet égard, le test électoral proposé tous azimuts aux électeurs est particulièrement édifiant. Edifiant, tant ce test se basait sur des questions et réponses passéistes, notamment sans aucune référence aux enjeux environnementaux. Edifiant, car ce test a été encouragé durant toute la campagne, sans aucune critique sur le déficit démocratique qu’il impliquait pourtant, ne fût-ce que parce qu’aucune des nouvelles structures en lice n’y était reprise.
La lettre aux journalistes les invitant à prendre en compte les différents enjeux environnementaux dans leurs analyses politiques lors de la campagne comme d’ailleurs l’interpellation du mouvement environnemental belge , sont restées lettres mortes. L’environnement, malgré les différents appels, a été une fois de plus le grand perdant des élections.
Tout cela aurait de quoi nous décourager si nous ne voyions pas, dans le même temps, les réseaux se constituer de plus en plus énergiquement et la réflexion gagner en profondeur et en sympathie.
Les objectifs que nous nous étions fixés au lancement du mpOC restent, dans ce contexte, pertinents. Ils gagneraient cependant, me semble-t-il, à s’articuler autour d’une dynamique plus précise, essentielle à notre avenir : celle de créer les conditions à la réalisation d’un nouveau pacte social comme nous avons commencé à le décrire dans notre note « Faire advenir un nouveau pacte social » . Dans cet objectif, la mise en place de synergies et le dépassement des partisaneries sont incontournables. Et dans ce cadre, notre mouvement, qui rassemble des objecteurs de croissance de différentes obédiences avec des visions stratégiques parfois différentes mais aussi souvent complémentaires, a potentiellement un rôle majeur à jouer.
Comme le Conseil National de la Résistance a dû, lors de la dernière guerre, surpasser les différents clivages qui le parcouraient pour faire aboutir notre précieuse sécurité sociale, aujourd’hui, je pense que nous devons à notre tour, tenter de trouver les moyens et les méthodes à même de créer les conditions culturelles et les rapports de force nécessaires à l’aboutissement d’un nouveau pacte social, socialement fort, environnementalement compatible et humainement émancipateur.
La rentrée de septembre sera donc importante. Nous avons deux mois pour la préparer. Ce qui tombe bien vu que nous allons à l’allure de l’escargot, mais comme lui aussi, sans faire marche arrière.
Vos contributions sont donc les bienvenues.
En attendant, je vous rappelle notre rendez-vous avec Serge Latouche le 1er octobre à Liège et vous invite à découvrir un « Escargot déchaîné » renouvelé.
Bonne lecture.
Michèle Gilkinet, secrétaire générale