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mpOC | Posté le 12 septembre 2014
Vous trouverez ci-après les réponses de notre mouvement à la consultation de la Région wallonne sur son Plan Air-Climat-Energie
Pourquoi un Plan Air-Climat-Energie ?
Le présent projet de Plan Air-Climat-Energie a pour vocation de proposer des pistes pour pouvoir mieux appréhender la moindre disponibilité des ressources énergétiques, la hausse de leur coût, pour pouvoir réduire les impacts liés au changement climatique ainsi qu’aux pollutions atmosphériques. [vers le résumé du PACE]
Commentaire du mpOC : L’idée du Plan Air-Climat est louable mais les initiatives proposées sont insuffisantes. Le PACE ne remet nullement en question le système productiviste à l’origine des crises énergétiques, climatiques et sociales qui se profilent. Le Mouvement Politique des Objecteurs de Croissance pense que tenter de trouver des solutions aux nuisances d’un système au sein même de celui-ci est un raisonnement voué à l’échec.
A. Atténuation des changements climatiques
A.1.1. Evolution des émissions de gaz à effet de serre en Wallonie - Situation actuelle
En 2010, la Wallonie a émis 43 millions de tonnes équivalent CO2, soit 31,5% des émissions annuelles en Belgique. Le dioxyde de carbone (CO2) est de loin le gaz à effet de serre le plus émis (82,9%) contre 5,8% pour le méthane (CH4), 9,9% pour le protoxyde d’azote (N2O) et 1,4% pour les gaz fluorés. Une réduction de 21% des émissions est observée par rapport à 1990. Cette diminution est principalement due aux réductions réalisées par les secteurs de l’industrie et de la production d’électricité (-26%) qui est contrecarrée par les émissions du secteur des transports qui provoquent une augmentation des émissions globales de 5,5%. [vers le résumé du PACE]
Commentaire du mpOC : Il convient tout d’abord de souligner que la diminution observée dans le secteur de l’industrie est majoritairement provoquée par les fermetures qui ont frappé l’industrie sidérurgique. Que serait le bilan de la Wallonie sans cette fermeture ?
L’augmentation dans le secteur des transports est un exemple typique de l’effet rebond. Certes les moteurs sont plus vertueux et moins consommateurs mais le nombre de véhicules et les besoins de mobilité des marchandises et des hommes (ces derniers sont-ils d’ailleurs autre chose que des marchandises dans le système productiviste) ne font qu’augmenter, mettant ainsi à mal les efforts réalisés.
A.1.2. Evolution des émissions de gaz à effet de serre en Wallonie - Secteur de l’énergie
Les mesures proposées pour le secteur de l’énergie visent à promouvoir l’utilisation de combustibles moins polluants voire des énergies renouvelables tout en appliquant les plans d’allocations des quotas de gaz à effet de serre pour les entreprises concernées. [vers le résumé du PACE]
Commentaire du mpOC : Les quotas de gaz à effet de serre ont déjà été fortement critiqués pour leur inefficacité. Croire que les nuisances créées par le marché global puissent être résolues par un autre marché global est une vision au mieux naïve.
On peut saluer l’augmentation de l’efficacité de la production électrique et l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le parc de production Wallon. Néanmoins, il nous faut remarquer que les efforts réalisés jusqu’ici restent largement insuffisants au regard des enjeux rencontrés par notre société du fait de la raréfaction des énergies fossiles accessibles facilement et du réchauffement climatique notamment.
La consommation d’électricité est par ailleurs en constante augmentation pour des besoins nouveaux créés par le marché. Nouvelles technologies, électroménager, éclairage omniprésents, sont autant de caractéristiques de notre société. En agissant sur la demande, en supprimant les nuisances que sont la publicité, les équipements individuels inutiles, les éclairages publics ou privés inutiles, les ascenseurs et escalators inutiles qui se multiplient, et en promouvant simplicité et sobriété, il serait possible d’atteindre des résultats beaucoup plus ambitieux.
A.1.3. Evolution des émissions de gaz à effet de serre en Wallonie - Secteur de l’industrie
Pour parvenir à réduire les émissions du secteur de l’industrie, plusieurs pistes sont proposées. Par exemple, il s’agit de continuer les accords de branche jusqu’en 2020 mais également d’encourager les plus petites structures à réaliser un bilan carbone afin qu’elles mettent en place un plan de réduction de leurs émissions. [vers le résumé du PACE]
Commentaire du mpOC : Encourager des processus vertueux est une chose. Mais encore une fois, ne faudrait-il pas s’interroger sur la nécessité de produire certains biens ? Plutôt que des processus vertueux, ne faudrait-il pas promouvoir une société vertueuse intégrée dans son écosystème, avec des besoins raisonnables ? Comme nous l’indique l’Overshoot Day, il nous faudrait 1,6 planète pour satisfaire la consommation mondiale actuelle (avec les énormes inégalités sociales que notre planète connaît). Dans ce cadre, ne serait-il pas d’abord opportun de réduire la production en luttant pour commencer contre l’obsolescence organisée, la publicité et le recours au crédit à la consommation ?
A.1.4.1. Secteur résidentiel - Promouvoir des comportements durables auprès des citoyens et des professionnels
Agir sur les comportements peut avoir un impact important : sensibiliser le public à l’impact de leurs actes et de leurs choix de consommation, éduquer les jeunes à l’école, fournir des exemples, élaborer des projets de démonstration, informer sur les techniques les plus efficaces, soutenir l’offre d’audits énergétiques,… [vers le résumé du PACE]
Commentaire du mpOC :
Le mpOC est favorable à une promotion des comportements responsables mais en l’intégrant dans une vision plus large que celles promues par le PACE et incluant un choix de société. Ceci implique de se prononcer sur les productions et services à maintenir ou au contraire à rejeter. En effet, l’approche proposée aujourd’hui reste largement schizophrénique. D’une part on demande aux citoyens et professionnels des comportements économes, de l’autre on continue à soutenir la consommation par exemple en continuant à admettre la publicité dans l’espace public, en octroyant des aides à l’emploi même pour les secteurs organisant l’obsolescence organisée, la délocalisation de la production, voire la création de nouveaux biens ou services amenant une plus grande consommation énergétique comme le montre par exemple les aides diverses apportées au développement des aéroports wallons. La poursuite du financement de la Formule 1 à Francorchamps au détriment d’autres politiques à mener urgemment est un autre bon exemple de la schizophrénie actuelle.
A.1.4.2. Secteur résidentiel - Améliorer l’efficacité énergétique de l’enveloppe
Le renouvellement du parc de bâtiment est assez lent, des propositions pour poursuivre les efforts entamés jusqu’ici sont faites à travers ce plan. Il est intéressant de poursuivre la démarche des écopacks (prime énergie + prêt à taux zéro) initiée par l’Alliance Emploi-Environnement, de même que le soutien financier pour les candidats bâtisseurs qui construisent en allant au-delà de la norme. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Le MPOC est largement favorable à une amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments existants. Il s’interroge néanmoins sur la capacité de la Région à assurer ces aides à tous et particulièrement aux plus démunis, et sur les capacités réelles de notre planète à fournir les matières premières en suffisance pour équiper par exemple toutes les fenêtres d’un habitat en triple vitrage. A cet égard, un usage plus rationnel de l’habitat en encourageant des diminutions de chauffage particulièrement hors des pièces communes de vie, la cohabitation ou encore la construction de bâtiment passif, apparaît souvent largement plus efficace. Dans bon nombre de cas les normes urbanistiques devraient être revues pour permettre un usage plus rationnel de l’habitat et les constructions nécessaires afférentes. Combien de projets n’ont-ils pas été avortés du fait de normes inadaptées aux nouveaux enjeux ?
Si la plupart des mesures comme l’Ecopack à destination des propriétaires de la classe moyenne sont utiles à prolonger, il conviendrait aussi de les intégrer dans une visions plus large, rencontrant l’usage rationnel de l’habitat, et de développer d’autres méthodes beaucoup plus énergiques vers les grands propriétaires immobiliers et les propriétaires moins fortunés n’ayant pas les moyens de recourir à l’écopack. Pour les premiers, il s’agira par exemple d’une obligation d’isoler les bâtiments dont ils ont la charge. Pour les seconds, il peut s’agit de primes conséquentes permettant à ces familles de faire les travaux. La production ou l’achat d’isolants écologiques en masse par la Région et la redistribution de ceux-ci dans la population pourrait être une mesure beaucoup plus efficace contre le réchauffement climatique que la subvention du grand prix de Francorchamps ou de l’aéroport de Charleroi.
Enfin , le MPOC est favorable à une politique de ménagement du territoire. Rappelons que plus de 2000 hectares sont urbanisés chaque année en Wallonie. Il faut mettre cette machine constructiviste en question et remettre en question l’imaginaire de l’habitation et du confort occidental.
A.1.4.3. Secteur résidentiel - Améliorer l’efficacité énergétique des équipements de chauffage et autres
Réduire la consommation d’énergie des appareils électroménagers et de manière plus générale des appareils d’usage quotidien dans l’habitation aura un effet sur les émissions du secteur de l’énergie. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : L’ajout constant de nouveaux appareils électroménagers ou de micro-informatique dans les habitations a considérablement augmenté la consommation en électricité de celles-ci. Le séchoir électrique contribue ainsi à approximativement 280 GWh/an dans la consommation globale des ménages wallons. Le petit electro représente quant à lui près de 900 GWh/an. Même si la promotion d’appareils plus efficaces n’est pas une mauvaise chose en soi, ne faudrait-il pas également remettre en question la place de ceux-ci dans nos vies ? Serions nous plus malheureux sans tablette, sèche linge électrique, frigo américain, micro-onde, wifi , … ? En agissant uniquement sur la consommation des appareils et non sur leur nécessité, ne soigne-t-on pas les symptômes plutôt que les causes ?
En matière d’efficacité énergétique la Région devrait développer des outils pour soutenir l’installation de système de chauffage groupé ayant recours à la cogénération.
A.1.4.4. Secteur résidentiel - Augmenter la part des énergies renouvelables dans les bâtiments et autres mesures
Il peut s’agir comme c’est le cas actuellement de primes à l’achat de chaudières biomasse ou de panneaux solaires thermiques. L’aménagement du territoire peut jouer un rôle notamment en agissant sur les règles d’urbanisme de manière à supprimer les surcoûts pour atteindre un niveau de performance énergétique donné (orientation des vitrages, des toitures destinées au captage d’énergie solaire, matériaux mis en œuvre, etc.). [vers le résumé du PACE]
Commentaire : L’aménagement du territoire pourrait aussi promouvoir des modes de vie s’inspirant de la simplicité volontaires ( Maisons modestes, construites en matériaux locaux, habitat plume,…)
A.1.5.1. Secteur tertiaire - Promouvoir des comportements durables et améliorer l’efficacité de l’enveloppe
La sensibilisation des acteurs du tertiaire passe par la formation de responsables énergie, les services d’un facilitateur fournissant des informations concernant les techniques énergétiques et leur mise en œuvre, des projets de démonstration soutenus par les services publics ainsi que les différents soutiens financiers mis à disposition du secteur ou de certains sous-secteurs (ex : UREBA pour les bâtiments publics et assimilés). [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Comme pour le secteur secondaire, il convient de s’interroger sur le type d’activités développées et promues par le secteur tertiaire. Certaines, comme celles par exemple liées au marketing ou au just in time, étant particulièrement énergivores et inadaptées à une société qui doit avancer vers la sobriété énergétique, devraient être découragées si pas interdites. D’autres au contraire devraient être beaucoup plus promues et soutenues car elles visent un usage plus rationnel des ressources par le biais du partage ou de la réparation notamment comme en témoignent les initiatives de co-voiturage, voitures, vélos et machines partagées.
A.1.5.2. Secteur tertiaire - Améliorer l’efficacité des bâtiments tertiaires
Des projets de démonstration peuvent être mis en place afin d’encourager les candidats bâtisseurs à construire des bâtiments dépassant la norme actuelle. Les soutiens financiers existant sont à poursuivre. De même, de nouveaux projets pourraient être mis en place comme l’outil bilan carbone qui peut être utilisé pour évaluer la situation énergétique et environnementale du bien et ainsi pouvoir développer une stratégie pour réduire son impact. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Certes, il faut améliorer la performance énergétique des bâtiments existants. Certes, les nouveaux bâtiments doivent être construits avec de hautes performances énergétiques. Mais il faut d’abord s’interroger sur la nécessité de construire de nouveaux bâtiments. Le secteur de la construction est un secteur économique qui, dans notre système économique, doit croître et tourner en permanence. Centres commerciaux, immeubles de bureaux, zoning industriels, supermarchés, l’offre est saturée sans qu’un besoin flagrant ne se présente. La construction obéit à ses propres objectifs sans se soucier du besoin réel. Pour le MPOC, le centre commercial le plus performant énergétiquement est celui qu’on ne construit pas. Rappelons que les constructions tertiaires comme les bureaux et les centres commerciaux nécessitent une importante énergie à la construction, nuisent à la biodiversité, nuisent à la beauté des paysages et conduisent à une hausse du prix des terres cultivables. En ce sens, ils ne peuvent en aucun cas être considérés comme écologiques.
A.1.5.3. Secteur tertiaire - Augmenter la part des énergies renouvelables dans les bâtiments tertiaires et autres mesures
Pour aider les candidats à l’installation de systèmes de chaleur renouvelable (PAC, solaire thermique, etC_), des facilitateurs spécifiques à chaque source d’énergie renouvelable ont été mis en place. Le soutien à ces technologies est également assuré par l’existence de primes destinées à améliorer la rentabilité de telles installations, souvent plus onéreuses que les technologies classiques. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Oui, il faut soutenir les technologies renouvelables mais il faut aussi cesser la fuite en avant technologique. Il faut des systèmes robustes, réparables, qui peuvent être appropriés par les utilisateurs et qui sont durables. Un système de chauffe-eau solaire peut être construit, compris et réparé par son utilisateur. Une PAC ne le peut pas, est obsolète au bout d’une vingtaine d’année et contient de nuisibles fluides frigorigènes.
A.1.6.1. Secteur des transports - Réduire les besoins en mobilité et promouvoir des comportements moins énergivores
Pour réduire le nombre de trajets parcourus quotidiennement sur le territoire wallon, on peut recourir au télétravail, au transfert modal ; agir sur l’aménagement des quartiers combinant logements, services et activités économiques ; renforcer les transports en commun disponibles. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Oui, il faut augmenter l’offre de transports en commun, oui il faut relocaliser le travail. Oui il faut limiter les besoins en transports. Mais nous ne croyons pas que ces politiques puissent se trouver généralisables dans le cadre de la société actuelle. Sans changement de société, seuls quelques uns se trouveront dans une situation permettant de se passer de voiture, de travailler non loin de son domicile. La généralisation d’un mode de vie à faible mobilité doit passer par un changement de société. La société de croissance implique en effet toujours plus de mobilité, toujours plus de précarité, toujours plus de flexibilité pour les travailleurs.
A.1.6.2. Secteur des transports - Améliorer l’efficacité énergétique des véhicules
Afin de diminuer les émissions des véhicules, plusieurs solutions : mieux utiliser son véhicule (éco-conduite, respect des limites de vitesse), utiliser/acheter des véhicules peu émetteurs, utiliser des technologies permettant de diminuer les émissions (Start and Stop, pneus « économiseurs de carburant »). [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Non. Pour le MPOC, travailler sur des véhicules plus performants et moins énergivores ne mènera à rien. Comme il est signalé dans le rapport, la performance améliorée des véhicules a été largement compensée par l’augmentation du nombre de ces mêmes véhicules et l’allongement des trajets parcourus. Ainsi, entre 1990 et 2010, le parc de véhicules à moteurs wallon a été multiplié par un facteur 1,5. Le MPOC pense que la meilleure manière de réduire les émissions liées au transport consiste à diminuer nos besoins en transport en relocalisant l’économie, le travail et en supprimant l’aberration écologique que constitue la voiture individuelle pour la remplacer par des transports en communs, des transports doux et des voitures partagées.
A.1.6.3. Secteur des transports - Améliorer le transport de marchandises
Pour ce qui concerne le transport des marchandises, le transfert modal doit s’envisager au profit des voies navigables et ferroviaires. Ici encore, une amélioration des services et le développement d’infrastructures adéquates doivent être envisagés. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Oui, les transports ferroviaires et les voies navigables doivent être favorisés. Mais encore une fois, c’est avant tout le transport lui-même qui doit être combattu par une relocalisation de l’économie et de la production.
A.1.7.1. Secteurs agricole et forestier - Gestion durable de l’azote
Il s’agit de notamment poursuivre la mise en place du Programme de gestion durable de l’azote (PGDA) qui, en collaboration avec les agriculteurs, permet de réduire les apports en nitrate et ainsi les émissions de N2O. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Le passage général à l’agroécologie est la meilleure solution pour faire face aux urgences de notre siècle, limiter les émissions de CO2, protéger la biodiversité et restaurer les sols. Seuls de petits agriculteurs, à la production intégrée dans les écosystèmes, écoulant leur production sur des marchés locaux constituent une réponse adéquate. Comment penser qu’un élevage de bovin basé majoritairement sur l’importation de Soja amazonien puisse être écologiquement viable ? Comment une monoculture fonctionnant aux pesticides, aux intrants chimiques et au pétrole peut-elle être considérée comme durable ? C’est un changement de paradigme qui est nécessaire et non de bonnes pratiques limitant la casse.
A titre d’exemple nous proposons en Région wallonne de développer l’usage du BRF (bois raméal fragmenté). Ce dernier pourrait provenir d’une gestion adaptée des bois non traités déposés dans les parcs à conteneurs et être géré par des entreprises d’économie sociale soutenues par la Région. Nos terres et ressources en eau sont aujourd’hui trop largement impactées aujourd’hui par le recours aux pesticides et les engrais. L’usage du BRF est une alternative intéressante à développer.
A.1.7.2. Secteurs agricole et forestier - Augmentation de la part de sources d’énergie renouvelable
Les secteurs agricole et forestier peuvent utiliser leurs ressources en cultures et en bois pour produire de l’énergie. [vers le résumé du PACE]
Commentaire :La priorité cependant doit être d’assurer la bonne santé des forêts et terres agricoles. Seul les surplus doivent être consacrés à augmenter la part d’énergie renouvelable. A cet égard, il conviendrait de donner aussi la priorité à une utilisation plus rationnelle des déchets organiques récoltés auprès des particuliers et des entreprises et de sortir du cercle encore trop fréquent du tout à l’incinération ou à l’enfouissement. Le développement d’une économie plus circulaire, incluant beaucoup mieux la part de déchets organiques récupérables pour un usage moins gaspilleur, devrait être soutenu.
A.1.7.3. Secteurs agricole et forestier - Gestion territoriale
Les sols agricoles et forestier wallons constituent un stock majeur de carbone et doivent donc être maintenus. Pour ce faire, différentes mesures sont possibles telles les techniques culturales simplifiées ou le non-labour, le boisement, le maintien ou l’accroissement des surfaces en prairies permanentes et en jachères ou encore l’agroforesterie. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Une gestion territoriale adaptée exige d’augmenter les surfaces culturales, de non-labour ou forestière plutôt que comme c’est encore beaucoup trop le cas les laisser diminuer pour construire des centres commerciaux ou étendre les parcs économiques.
A.1.7.4. Secteurs agricole et forestier - Autres mesures
L’outil bilan carbone sera également proposé aux agriculteurs qui souhaitent avoir une vue globale des émissions de GES de leur exploitation. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Il ne faut pas seulement proposer cet outil aux agriculteurs. Il faut mettre un plan en route rapidement pour que la Région puisse avoir une vue réelle de ce qui se passe et adapter ses politiques
A.1.8. Evolution des émissions de gaz à effet de serre en Wallonie - Secteur des déchets
Il n’y a pas d’objectif de réduction pour ce secteur. En Wallonie, la politique des déchets est gérée par le Plan wallon des Déchets. Ce plan est actuellement en cours de révision. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Pour le MPOC, la diminution de la consommation impliquera automatiquement une diminution du nombre de déchets. Encore une fois, la production de déchet toujours plus nombreux fait intégralement partie de la logique de notre société productiviste, notamment à travers l’obsolescence programmée. Sans changer de société, on ne solutionnera pas le problème.
A titre d’exemple, la poursuite du soutien aux entreprises d’emballage notamment par les aides à l’emploi non ciblées doit s’arrêter.
A.1.9.1. Gaz fluorés - Confinement et récupération
Les mesures proposées visent essentiellement à former et informer l’ensemble des acteurs de la chaine (techniciens, distributeurs, exploitants, clients) sur la problématique des gaz fluorés (impact environnemental, réglementations, avantages financiers que pourrait représenter une meilleure gestion des équipements, alternatives existantes et leur viabilité économique). [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Pour le MPOC, il faudrait d’abord s’interroger sur la nécessité des systèmes comportant ces fluides frigorigènes.
A.1.9.2. Gaz fluorés - Substitution par des gaz à faible potentiel de réchauffement
Pour limiter l’usage des gaz fluorés tels les HFC (hydrofluorocarbures), deux options sont possibles. La première option est de promouvoir de nouvelles solutions techniques fonctionnant sans HFC, la seconde option est de substituer les HFC dont l’impact sur le climat est le plus important par des substances ayant un impact plus faible voire nul. [vers le résumé du PACE]
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B. Adaptation aux changements climatiques
B.2. Adaptation aux changements climatiques - Vulnérabilités de la Wallonie
Suite aux projections réalisées dans l’étude citée ci-dessus, il ressort tout d’abord que la Wallonie est vulnérable aux risques liés à l’eau. L’accentuation de la saisonnalité des régimes de précipitations augmentera tantôt le risque d’inondations, tantôt le risque d’étiage. La Wallonie est également vulnérable aux risques liés à l’augmentation de la température. Les populations de pestes et les maladies à vecteurs sont susceptibles de voir leur aire de distribution se modifier et leurs cycles de reproduction s’accélérer. Il y aura sans doute également une augmentation du nombre de vagues de chaleur, de tempêtes, d’inondations. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Oui, il faudra s’adapter aux changements climatiques puisque un réchauffement de 2° est déjà assuré. La menace d’un réchauffement possible de 4° avec les conséquences dramatiques que celui-ci implique pour notre planète devrait pousser à un changement de civilisation. Le PACE ne l’intègre pas et continue Business as Usual. C’est regrettable. Il y a déjà à l’heure actuelle suffisamment de connaissances pour nous dire que la situation est dramatique. Il nous faut maintenant agir pour éviter la catastrophe. La technique ne nous sauvera pas. Un changement sociétal est plus que nécessaire.
B.3.1. Actions à mener - Construire une base solide de connaissances
Tout d’abord, il est primordial d’améliorer les connaissances sur le sujet. Il est en effet nécessaire de disposer d’un socle solide de connaissances basé en partie sur les expériences passées et également d’une liste d’indicateurs des impacts des changements climatiques. Tout cela a pour but de réduire les incertitudes issues des projections climatiques et de mieux suivre les évolutions de notre climat. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Les connaissances sont suffisamment étayées aujourd’hui et l’alarme suffisamment claire pour agir sans attendre de renforcer encore ce bagage. Nous savons déjà à suffisance que faire dans pas mal de situation. Agissons enfin au lieu de toujours reporter les actes.
B.3.2.1. Actions à mener - Du champ à la ville en passant par la forêt et la nature - L’écosystème agricole
Une érosion des sols plus importante, la modification des rendements, une pression accrue des parasites et des interrogations sur l’alimentation et le bien-être des animaux sont les principales menaces pesant sur l’agriculture. Diverses solutions existent déjà pour réduire ces menaces. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Effectivement les constats ne sont plus à faire.
B.3.2.2. Actions à mener - Du champ à la ville en passant par la forêt et la nature - L’écosystème forestier
En Wallonie, le monde forestier est déjà bien conscient des impacts des changements climatiques. Par exemple, la législation a évolué pour inclure les changements climatiques dans les défis à relever par les pratiques sylvicoles. Des projets de recherche ont permis d’accroître les connaissances dans les relations entre l’écosystème forestier et les changements du climat. [vers le résumé du PACE]
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B.3.2.3. Actions à mener - Du champ à la ville en passant par la forêt et la nature - La biodiversité
La biodiversité a un grand rôle à jouer dans la lutte contre les effets des changements climatiques et l’adaptation en général. La diversité génétique qu’elle renferme est un réel réservoir de capacités d’adaptation. Elle est aujourd’hui menacée par la fragmentation des habitats, la pollution… C’est pourquoi des mesures pour conserver cette richesse génétique peuvent être mises en place. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : {{}}
Pour le mpOC la préservation de la biodiversité est une priorité absolue. Pour y arriver, il ne faut pas seulement y consacrer une partie du territoire via des zones Natura 2000 ou des parcs naturels. C’est l’ensemble de notre Région qui doit y travailler via des mesures certes plus contraignantes mais également nécessaires.
B.3.2.4. Actions à mener - Du champ à la ville en passant par la forêt et la nature - L’espace urbain
L’esPAGE urbain concentre un grand nombre d’habitants et d’activités et par conséquent est susceptible de subir de lourdes pertes économiques. Les ilots de chaleur, les inondations mais aussi les manques possibles d’eau sont les principales menaces climatiques. L’identification des vulnérabilités permettra de rénover/construire des infrastructures capables de résister aux impacts des changements climatiques. [vers le résumé du PACE]
Commentaire :
Faire face au réchauffement climatique comme aux autres impacts environnementaux passe souvent beaucoup plus par la modification des modalités d’utilisations du territoire que par la construction de nouvelles infrastructures couteuses et difficiles à entretenir. La priorité doit être l’usage raisonné des ressources et l’utilisation de techniques simples et douces. A cet égard l’examen des causes dues aux inondations est exemplaire : bâtis admis encore trop fréquemment en zones inondables, macadamisation à tout va, augmentation sans réflexion des surfaces de monocultures, disparition des taillis et haies ou encore l’usage exagéré de grosses machines agricoles qui tassent les sols sont autant de causes qui peuvent être levées avant d’envisager la construction de digues surhaussées ou de bassins d’orage par exemple.
B.3.3.1. Actions à mener - Les thèmes transversaux - L’eau
Le risque d’inondations est certainement un des plus importants impacts menaçant la Wallonie. Une des mesures pour atténuer cette problématique est le plan PLUIES (Plan de Lutte contre les Inondations et leurs Effets sur les Sinistrés). [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Nous n’avons rien trouvé sur le plan pluie en cliquant sur le lien donné
B.3.3.2. Actions à mener - Les thèmes transversaux - La santé
Canicules, développement de nuisibles et autres vecteurs de maladies, allergies, … sont les principales conséquences des changements climatiques sur la santé. Pour lutter contre ces menaces, il faut continuer les recherches allant dans le sens d’une meilleure compréhension des liens entre changement climatique et santé humaine et intensifier la sensibilisation de la population. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : L’expression utilisée dans ce paragraphe nous laisse assez sur notre faim. En effet, les liens entre climat et santé sont largement connus aujourd’hui au moins au niveau international. Renvoyer à une énième étude avant de pouvoir agir ne nous semble pas nécessaire même si nous pouvons admettre que l’un ou l’autre point mérite d’être examiné de façon plus approfondie.
Par ailleurs, le mpOC ne peut que constater qu’on sait déjà depuis longtemps que la santé globale des wallons pourrait être améliorée par plus de prévention notamment en matière d’alimentation et d’allergie. Evidemment, l’approche de la prévention se heurte souvent à de nombreuses pratiques de productions, de commercialisation voire de consommation, toujours très largement admises aujourd’hui. A titre d’exemple, on peut citer celles visant à soutenir la consommation de viande, la distribution de fruits et légumes chimiquement traités, l’usage du dettol comme produit d’entretien courant, ou du mazout comme carburant pour nos automobiles, …. Agir sur ces facteurs n’améliore pas que la santé mais bien aussi la biodiversité et la protection des ressources.
Les défis auxquels nous sommes confrontés nous indiquent à souhait que la direction prise par notre société est largement mortifère. Agissons sans attendre sur tout ce que nous pouvons déjà faire. A force d’attendre d’en savoir plus pour oser bouger sur ce que l’on sait déjà, on s’enferre dans une direction désastreuse.
B.3.3.3. Actions à mener - Les thèmes transversaux - Le tourisme
Les projections annoncées laissent présager des impacts contrastés sur le secteur touristique wallon. L’augmentation de la température pourrait avoir un impact positif en été (eaux de baignade, kayaks, …). Cependant, en cas de longues périodes sans précipitations, les phénomènes d’étiages de cours d’eaux pourraient avoir des répercutions opposées avec des limitations pour les activités nautiques telles que le kayak par exemple. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : A la vue des enjeux mondiaux liés au réchauffement climatique et aux situations catastrophiques que cela va provoquer pour les plus démunis partout dans le monde, il nous semble déplacé de souligner un éventuel apport positif pour les activités nautiques.
Réduire l’impact du réchauffement climatique aux conséquences décrites pour le kayak est très réducteur. En 2014 on déjà pu voir l’impact sur les activités touristiques d’un été pluvieux qui a conduit à augmentation des activités intérieures au dépend des activités en plein air.
B.3.4. Actions à mener - Le volet international
Que ce soit au niveau de la recherche ou au niveau du renforcement de la capacité, les collaborations internationales sont importantes pour la Wallonie. Elles permettent de tisser des liens, d’échanger des bonnes pratiques et de positionner la Wallonie sur le plan international. Il est donc indispensable de continuer et de renforcer les collaborations avec les régions avoisinantes. [vers le résumé du PACE
Commentaire : Oui, il faudra de la collaboration pour faire face au réchauffement climatique. Il faudra surtout une justice envers les peuples les plus vulnérables par rapport à ce réchauffement. Le niveau de vie occidental est la cause majeure du réchauffement climatique. Ne pas le remettre en question c’est accepter et avaliser les conséquences de ce réchauffement sur les plus faibles au profit des plus fortunés.
C. Amélioration de la qualité de l’air
C.1. Amélioration de la qualité de l’air - Secteur industrie
Le permis d’environnement est un outil qui permet de réduire les émissions des entreprises soumises à permis en imposant des valeurs maximales d’émissions de polluants. Cet outil peut encore être optimisé notamment via la poursuite de l’effort déjà entamé de standardisation des conditions d’exploiter imposés aux entreprises. Une mesure phare parmi les nouvelles mesures est la mise en place par les entreprises d’un plan de réduction des émissions diffuses (par opposition aux émissions canalisées provenant des cheminées). [vers le résumé du PACE]
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C.2. Amélioration de la qualité de l’air - Secteur résidentiel
Différentes mesures peuvent être prises pour réduire l’émission de polluants atmosphériques dans le secteur résidentiel comme veiller à l’efficacité des installations de chauffage, communiquer sur l’usage des solvants domestiques, etC_ [vers le résumé du PACE]
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C.3. Amélioration de la qualité de l’air - Secteur tertiaire
Afin de limiter les émissions de ce secteur la sensibilisation des usagers aux technologies propres peut être un atout. Ainsi, ils seront mieux armés pour éviter autant que possible au cours de leurs activités (nettoyage à sec, carrosseries, stations services, etC_) les émanations de solvants qui pourraient avoir un effet néfaste sur leur santé ou leur sécurité. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Dans le secteur de nettoyage, les produits développés par l’industrie chimique sont souvent environnementalement très impactant pour une performance peu utile. Beaucoup de ces produits, et particulièrement ceux à usage domestique, peuvent être remplacés assez aisément par des produits d’origine naturelle avec un impact moindre si pas nul sur l’environnement. Nous souhaitons que la Région wallonne investisse ce secteur pour assurer la promotion de ces techniques alternatives via notamment le secteur associatif ou celui de la formation. Un soutien aux agences de titre service ayant recours aux produits de nettoyage naturel pourrait être développé.
C.4. Amélioration de la qualité de l’air - Secteur transport
Par exemple, des mesures visant la sensibilisation de la population à l’achat de véhicules moins émetteurs, la révision de la fiscalité automobile sous l’angle de la pollution atmosphérique permettraient de contribuer à la mutation du parc automobile vers des véhicules plus propres. [vers le résumé du PACE]
Commentaire : Pour le mpOC, ce n’est pas l’achat de véhicules moins polluant qu’il faut soutenir en priorité mais bien l’usage partagé d’un véhicule et les transports en commun.
C.5. Amélioration de la qualité de l’air - Secteur agriculture
Soutenir la diffusion des meilleures techniques par la réalisation d’actions de démonstration avec les centres spécialisés (sensibiliser les agriculteurs à l’usage des pesticides et engrais, à des pratiques culturales et techniques d’élevage moins émettrices). [vers le résumé du PACE]
Commentaires généraux
Encore une fois, rester dans la même logique n’aboutira qu’à des mesurettes qui ne parviendront pas à limiter les dégâts du réchauffement climatique et du système productiviste. Cessons de croire que c’est au sein du capitalisme responsable des problèmes de ce monde que nous parviendrons à solutionner ceux-ci. La solution sera collective ou ne sera pas.