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mpOC | Posté le 18 octobre 2014
Né dans une indifférence médiatique assourdissante malgré une forte mobilisation citoyenne, le mpOC, Mouvement politique des objecteurs de croissance, fête aujourd’hui, 18 octobre 2014, ses cinq ans.
Ces cinq années n’ont pas toujours été faciles mais elles ont été le plus souvent enrichissantes et surtout d’une importance vitale pour de nombreux membres du Mouvement. Ils se reconnaissent dans son manifeste et y trouvent enfin un lieu dans lequel ils peuvent exprimer librement non seulement leurs réflexions critiques et désabusées sur un modèle de société en perdition mais aussi et surtout penser démocratiquement et collectivement les alternatives politiques qu’ils souhaitent porter dans toutes les sphères qui leur sont accessibles.
Grâce à notre mouvement, l’objection de croissance a ainsi pu s’approfondir et toucher un public de plus en plus large en Belgique francophone et nouer des liens forts avec des courants amis néerlandophones, suisses et français notamment.
Plusieurs moments phare sont à épingler dans notre parcours :
« Choisir la décroissance », un moment clé, préparé soigneusement par différents représentants d’associations belges proches de l’objection de croissance réunis sous le label Adoc pour Association d’objecteurs de croissance, qui a permis de réunir 800 personnes le 21 février 2009 à L’ULB et de lancer le processus constituant à la base de notre mouvement ;
Le processus constituant lui-même qui a vu la participation active d’environ 100 membres et qui a permis au Mouvement de se doter de ses textes fondamentaux : son manifeste et ses statuts. Ils établissent la ligne de conduite générale du Mouvement, ses valeurs, ses objectifs, ainsi que son mode de fonctionnement ;
« Faut y aller ». C’est sous ce titre qu’a eu lieu la journée de création de notre Mouvement le 18 octobre 2009 avec l’adoption des statuts et manifeste préparés par le processus constituant et la définition des quatre axes prioritaires de son action :
1. la création de liens de solidarité parmi les objecteurs de croissance et entre les objecteurs de croissance et tous ceux qui le souhaitent ;
2. la proposition et la construction d’alternatives, qu’elles soient de l’ordre des idées ou des pratiques ;
3. la résistance à la logique de la croissance et du productivisme ;
4. la participation active au débat public et politique pour y porter les analyses et les expériences du Mouvement.
Le « Festival décroissant » des 12, 13 et 14 août 2011 qui a réuni environ 400 personnes à la ferme de Vevy Wéron, près de Namur ;
L’adoption du projet Economie-Finances de notre Mouvement le 9 octobre 2011 ;
Les « printemps de la décroissance » qui ont permis deux années consécutives (2012 et 2013) de mettre en place un agenda collaboratif commun pour réunir les initiatives qui s’inscrivent dans le courant de la décroissance, à savoir celles qui nous permettent petit à petit d’expérimenter collectivement dès aujourd’hui sur des terrains divers - chacun en fonction de ses compétences et de ses aspirations – les mille et une composantes d’une société du bien vivre et particulièrement une autre manière d’aborder le politique ;
Faire advenir un nouveau pacte social, programme politique voté en assemblée générale le 18 novembre 2012 ;
(F)estives 2012 : organisation avec le Mouvement des objecteurs de croissance français de la 7ième rencontre transfrontalière annuelle des objecteurs de croissance francophones à Rossignol ;
Le cycle « Une société du Bien-Vivre. Pour sortir de la tyrannie de l’économie » qui a permis de fin 2013 à fin 2014 de débattre de différents aspects de la société que nous souhaitons faire advenir ;
Sans oublier la réalisation du bimestriel « L’Escargot déchaîné », de nombreuses brochures sur l’objection de croissance et la mise en place d’un stand présentant les principaux ouvrages sur la décroissance et l’antiproductivisme. Toutes ces actions et bien d’autres encore que vous trouverez sur notre site ont pu se tenir grâce à la participation et aux dévouements de nombreux bénévoles de notre Mouvement que nous souhaitons ici remercier mais aussi grâce à l’accueil de plus en plus franc de partenaires de plus en plus nombreux que nous voulons saluer.
Les idées de la décroissance se diffusent de plus en plus rapidement au point que certains observateurs nous signalent que nous avons fait un véritable bond vers la masse critique, en d’autres termes vers une taille satisfaisante pour peser sur les choses, et que bientôt nous serons de plus en plus invités à participer aux débats politiques. Déjà, plusieurs d’entre nous connaissent les prémices de cet intérêt : ils participent à de plus en plus de rencontres autour de la décroissance, organisées par diverses associations en Belgique, en France et au Grand-Duché du Luxembourg.
Le mpOC vit grâce à ses bénévoles qui déploient un travail parfois ingrat mais toujours utile à la diffusion de nos idées. Sans eux notre travail s’arrêterait. Bien sûr ce travail n’est pas toujours aisé à réaliser. Il en va du mpOC comme de tout autre groupe. Il est confronté à des tensions et à des difficultés concrètes liées à différentes interprétations ou choix stratégiques. Il en va ainsi, par exemple, de la démocratie et des modalités pratiques à lui appliquer, ou encore de la stratégie politique à développer en lien ou non avec l’électoralisme. Tout cela n’est pas simple à définir alors que nous sommes issus d’histoires différentes avec leurs lots de bonheur et de blessures, et que nous devons faire du commun.
Mais ce qui compte pour nous tous, c’est d’arriver à dépasser nos difficultés pour continuer encore et encore à inscrire nos réflexions dans la société dans laquelle nous vivons. Nous savons que nous vivons un moment historique qui nous dépasse tous et que nous devons apprendre à faire fi de nos petites difficultés si nous voulons nous donner une chance de sortir par le haut des différents effondrements en cours ou annoncés.
C’est avec cette conviction que nous continuerons à apporter au mpOC nos énergies bénévoles et à diffuser les idées portées par la décroissance.
Pour le mpOC,
Michèle Gilkinet et Jean Pierre Wilmotte, secrétaires généraux et Bernard Legros, porte-parole
Le 18 octobre 2014