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L’avocat général Bobek adopte la politique de l’autruche sur les nouveaux OGM

mpOC | Posté le 1er février 2018

On se souviendra que pour bien commencer l’année militante, Via Campesina, le MAP et la FUGEA nous avaient inviter à une action devant la Commission européenne le mercredi 17 janvier. Cette action visait la réglementation sur les nouveaux OGM et plus largement la reconnaissance des droits des paysan-ne-s. Nous n’avons pas été entendu comme nous le dit ce communiqué de presse de la coordination européenne Via Campensina à la suite de l’action.

La démocratie à Bruxelles fond comme neige au soleil – la Commission européenne fait la sourde oreille face aux paysan-ne-s ayant fait le déplacement, depuis 16 pays différents, pour protester contre les nouveaux OGM.

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Bruxelles, 18 janvier 2018 – Des paysan-ne-s de 16 pays différents épaulé-e-s par des organisations alliées -IFOAM, FIAN, CEO, TNI, FOEE- ont battu le pavé à Bruxelles pour protester contre le laisser-faire de l’UE face aux nouveaux OGM. Selon l’opinion de l’avocat général rendue aujourd’hui, un grand nombre d’organismes obtenus par mutagenèse seraient exemptés des obligations de la directive sur les organismes génétiquement modifiés. Ainsi, il considère qu’il est inutile d’actualiser la législation, un positionnement qui exprime son indifférence face à la commercialisation de ces nouveaux OGM – estimant qu’il s’agit de produits « conventionnels » - dans le marché européen.

“À toutes les institutions européennes impliquées dans ce processus, nous, paysan-ne-s européen-ne-s en avons ras le bol. Nos champs ne sont pas des terrains de jeux pour l’industrie biotechnologique et nos semences ne doivent en aucun cas être contaminées pas les nouveaux OGM. S’ils ne sont pas réglementés, l’Union européenne violerait les engagements conclus au niveau international tels que le protocole de Carthagène. L’interprétation de l’avocat général ne répond pas aux questions qui lui ont été posées. La Cour de justice de l’Union européenne et la Commission européenne doivent rectifier le tir”, indique Ramona Duminicioiu, représentante paysanne de la Roumanie.

Une délégation paneuropéenne de paysan-ne-s a manifesté dans les rues du quartier européen pour exhorter la Commission européenne à réglementer tous les OGM et les brevets déloyaux. C’est dans cette optique que les délégué-e-s ont tenté de remettre en main propre un dossier rassemblant des documents sur les nouveaux OGM et les droits des paysan-ne-s aux bureaux de la Commission, en vain.*

L’action d’hier n’est qu’un exemple d’une lutte plus large menée pour la sauvegarde des communautés paysannes européennes et du monde entier**, leur pratiques agroécologiques et pour revendiquer la souveraineté alimentaire des peuples. Cependant, la bataille est dominée par l’industrie biotech qui mène une campagne effrénée auprès de l’UE pour pouvoir commercialiser ses nouveaux OGM sans évaluation préalable ni étiquetage.

En se pliant aux intérêts du secteur privé, l’UE sera non seulement incapable de répondre aux défis auxquels l’Europe et le monde sont confrontés (environnementale, sociale et économique), mais elle continuera de saper le projet même d’unité européenne.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
• Antonio Onorati (Comité de Coordination ECVC) : +39 3408 2194 56 – IT, ES, FR, EN
• Ramona Duminicioiu (Comité de Coordination ECVC) : +40 746 337 022 EN, FR, RO
• Guy Kastler (Confédération Paysanne) : +33 6 03 94 57 21 FR

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Note aux éditeurs :

*Les documents qui devaient être remis aux bureaux des DG de la Commission étaient les suivants : une lettre ouverte soulignant les dangers des nouveaux OGM et des brevets pour les communautés paysannes et les consommateurs européens ; un documents de position d’ECVC sur les semences ; et le rapport de la Via Campesina sur les violations majeures des droits paysans et l’importance de la déclaration des droits des paysans. Celles-ci ont été refusées par les trois principales DG responsables de la question des OGM : DG Santé, DG GROW et DG AGRI.

**La réglementation de ces nouveaux OGM est directement liée aux droits des paysan-ne-s de conserver, utiliser, échanger et vendre les semences de ferme, dont le respect est indispensable à leur existence et à leur survie. De ce fait, ECVC exhorte les autorités européennes à soutenir le processus en cours au sein de l’ONU pour la déclaration. C’est pourquoi les manifestants se sont arrêtés devant les bureaux du Service européen pour l’action extérieure. Pour l’instant, hormis le Portugal, les États membres de l’UE qui supervisent cette déclaration ont entravé son développement.

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European Coordination Via Campesina
Rue de la Sablonnière 18, 1000 Brussels, Belgium
www.eurovia.org
info@eurovia.org
T : +32 (0)2 21 73 112

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